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« Le canal Seine-Nord Europe en danger »

Alain Gest, président de VNF, a tiré la sonnette d’alarme hier "lundi 4 juin" à Noyon au sujet du canal qui, selon lui, serait menacé par l’arrivée de la gauche au pouvoir.


                     NOYON, HIER midi.Alain Gest (en médaillon) est venu témoigner de son inquiétude devant le projet de canal. « Je ne comprends pas, étant donné que le transport fluvial est, de loin, le plus respectueux de l’environnement, pourquoi les écologistes s’y opposent », explique le président de Voies navigables de France (VNF)


«Malheureusement, il est encore possible d’arrêter le projet. Ce serait mettre un coup d’arrêt définitif au développement du transport fluvial en France. Et pourtant, la Picardie ne doit pas passer à côté de cela. Il n’y a pas d’autres dossiers aussi prometteurs que celui-là en cours dans la région. » Alain Gest, député UMP de la Somme et candidat à sa propre succession dimanche aux législatives, était certes en campagne, hier matin.
 

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De passage à Noyon, il est venu soutenir son collègue de Compiègne-Nord, François-Michel Gonnot, également candidat aux élections législatives. Mais le parlementaire est aussi président de VNF (Voies navigables de France) et, à ce titre, il est chargé de l’épineux dossier du canal à grand gabarit Seine-Nord Europe. Alain Gest estime que « l’arrivée à l’Elysée de François Hollande et au gouvernement de l’écologiste Cécile Duflot est en mesure de remettre le projet en question ».

4 000 emplois pourraient être créés grâce au chantier

Pour le président de VNF, il existe une date butoir : « En octobre, le choix sera fait entre les deux candidats à la réalisation des travaux, les groupes Bouygues et Vinci. Jusque-là, tout est possible. Si aucune décision d’annulation du projet n’est prise avant cela par le gouvernement, rien ne pourra plus arrêter la machine. Le canal Seine-Nord pourra commencer à être creusé. » Autrement dit, dans quatre mois au maximum, le sort de ce projet pharaonique, le plus gros jamais entrepris dans le nord de la France, sera scellé. Pour l’heure, le dialogue compétitif entre les deux groupes se poursuit depuis le 5 avril 2011, date à laquelle l’ex-président de la République Nicolas Sarkozy était venu à Nesle (Somme) pour en annoncer le lancement.

Alain Gest conteste l’idée en cours dans certains partis politiques (dont le PS) selon laquelle le transport fluvial « ne serait pas prioritaire », « ne serait pas rentable » et « coûterait trop cher ». Il estime : « En France, le transport fluvial ne fait qu’augmenter. Il présente de nombreux avantages. Le groupe Casino, par exemple, utilise ce genre de transport pour acheminer ses marchandises vers Paris. »


Pour l’heure, le gouvernement n’a pas fait d’annonce officielle sur ce dossier de 5 Mds€. Nul doute que ce sera rapidement chose faite après les élections législatives. C’est là aussi que résident les craintes d’Alain Gest : « Je sais que, dans sa circonscription de Nantes, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, est en délicatesse avec les Verts au sujet d’un projet d’aéroport. Y a-t-il un deal en cours? » Autrement dit, est-ce que le chef du gouvernement serait prêt à troquer un projet contre un autre avec ses alliés écologistes? En cela, le président de VNF s’appuie sur l’abandon, par le gouvernement de Lionel Jospin, du canal Rhin-Rhône, en 2000, alors que Dominique Voynet était devenue ministre de l’Environnement. « Il s’agit là d’un précédent inquiétant », affirme-t-on à l’UMP. Alain Gest s’indigne : « Je ne comprends pas, étant donné que le transport fluvial est, de loin, le plus respectueux de l’environnement, pourquoi les écologistes s’y opposent. »

Une attente vieille de plusieurs décennies, se poursuit donc, dans l’incertitude, pour les populations et les élus concernés par le tracé. On sait que plus de 4000 emplois directs pourraient être créés pendant le chantier, qui devrait durer quatre ans et demi. Avec une promesse de voir embaucher en priorité des habitants du secteur. Un dossier prometteur, notamment pour le Noyonnais, où le taux de chômage frôle les 20%. Et où une plate-forme portuaire, sur un site qui reste à déterminer, doit être aménagée, avec des emplois pérennes à la clé.
























 







 

 


 


 

 


 






 

 

 
 



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